lundi 18 juillet 2011

Le mot transport


La période de l’été est pour beaucoup une période de vacances, et les vacances sont souvent synonymes de voyages, de déplacements : on change d’air. Et qui change d’air, se déplace : il est donc bien souvent question de transport.

Alors le mot n’a pas exactement le même sens au singulier et au pluriel. Au singulier, c’est bien sûr le fait de déplacer des choses ou des personnes : on parle de transport de matériel, de troupes etc. Je vous vends cette armoire à un bon prix, mais le transport est à votre charge. C'est-à-dire à vous de faire enlever le meuble.

Mais le mot au pluriel, très utilisé, renvoie plutôt aux moyens qui sont nécessaires à ces déplacements. Parfois, le mot est synonyme de déplacement d’ailleurs : les transports sont faciles dans le pays, et bien organisés. Et puis on a les transports en commun, c'est-à-dire les moyens de transports organisés par des sociétés privées ou publiques. On dit que c’est Blaise Pascal, par ailleurs philosophe, et mathématicien, qui aurait mis sur pied les premiers omnibus parisiens, les « carrosses à 5 sols ». Ce qu’on appelle transports en commun, c’est donc une organisation qui permet d’acheminer des passagers selon des lignes régulières : les horaires et les parcours sont déterminés et ne se décident pas en fonction des besoins de chacun. Les taxis par exemple ne sont pas des transports en commun. Mais les taxis collectifs, dans certaines villes, peut-être, si leur itinéraire est relativement fixe. Pourtant, ce qu’on appelle transports en commun regroupe surtout les autobus, métros, tramways. Et l’expression est si usuelle qu’on a tendance parfois à l’abréger : Il y avait de tels embouteillages que j’ai renoncé à prendre ma voiture : je suis venu en transports, j’ai pris les transports. Formule courante, qu’on entend essentiellement dans la région parisienne, et depuis quelques années, mais ce n’est pas si vieux. Et bien sûr, ça reste une façon de parler assez familière. Les transports sont donc associés à une idée de déplacement : c’est le premier sens du mot.

Un autre est venu se greffer sur le précédent, a été très courant à la période classique, surtout au XVIIIe siècle, et a décliné : un transport est la manifestation très vive d’un sentiment : il a revu celle qu’il aime avec des transports d’amour et de tendresse. Non seulement son amour était vif, mais ça se voyait, ça s’entendait, ça se sentait. Le plus souvent, le mot s’emploie avec des sentiments positifs : transport de joie, d’admiration.
Mais il peut arriver qu’on trouve le mot dans un contexte opposé : transport de jalousie, de colère. L’image se comprend bien : il s’agit d’être porté hors de soi, donc de quitter sa maîtrise habituelle, d’abandonner le contrôle de soi. Le transport est un emportement. Ce sens existe encore aujourd’hui, mais moins fréquent, avec une tonalité plutôt littéraire. Et il est presque réservé aux transports amoureux

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